Le 24 janvier 1948 a été officiellement créée la Fédération belge des professeurs de Géographie (Fédération des Géographes Professeurs de l’Enseignement Moyen, Normal et Technique) et en néerlandais la FEGELE (Federatie van Geographie Leraars bij het Middelbaar, Normaalen Technisch Onderwijs). Quel chemin parcouru en plus de 70 ans !
À l’origine déjà, il existe un bulletin trimestriel et bilingue de liaison (La Géographie – De Aardrijskskunde). Rapidement, le nombre des membres augmente pour atteindre un millier dans les années 70. En plus de la revue, les membres reçoivent diverses informations et des documents pédagogiques (par exemple, les dossiers de la CE); des excursions sont organisées et des manifestations sont mises sur pied à l’occasion de grands événements (la semaine internationale de géographie en relation avec l’Exposition internationale de Bruxelles en 1958 et la journée sur la Communauté européenne : perspectives de l’an 2000 avec l’aide financière de la Communauté européenne, à l’occasion du 25e anniversaire de la Fédération en 1973).
Entre-temps, chacune des composantes linguistiques de la FEGEPRO a été amenée à s’individualiser de plus en plus, notamment en raison de la communautarisation de l’enseignement. Résultat : en 1976, la Fédération nationale bilingue est remplacée par deux associations unilingues autonomes, le VLA (Vereninging Leraars Aardrijkskunde) et la FEGEPRO (Fédération des Professeurs de Géographie) qui conservent toutefois depuis lors de nombreux et contacts entre eux. A partir de ce moment, la FEGEPRO édite un bulletin propre qui deviendra GEO – Géographie-Ecologie-Environnement-Organisation de l’Espace. Parallèlement, une Commission exécutive créée en 1972 par J.-P. Vandenbosch se charge de diffuser des Feuillets d’information et divers documents d’intérêt pédagogique, d’assurer des contacts avec des organismes belges et étrangers et, en même temps, de promouvoir toute activité susceptible d’aider les professeurs de géographie.
De plus, la FEGEPRO s’est chargée de faire connaître toute information relative aux modifications et adaptations des nouveaux concepts pédagogiques en général et en particulier de la géographie; elle a également mis sur pied des Commissions de travail et des Groupes de réflexion dont elle a organisé la diffusion des travaux (par exemple la brochure « La géographie, un outil de formation » , le GOF, 1976, et le dépliant « La géographie, bonjour le monde » 1986).
Tout au long de son histoire, la FEGEPRO a ainsi accompagné les réformes de l’enseignement : d’abord, dans les années 1970, le développement de l’enseignement dit « rénové » puis le décret « Missions » du 24-07-97 qui tous deux ont fait fortement évoluer les programmes et les pratiques et ont imposé d’abord un enseignement par objectifs puis par compétences. Cette dernière réforme a aussi réorganisé les apprentissages en deux temps en distinguant des « Socles de compétences » pour l’enseignement obligatoire (les six années de l’enseignement fondamental et le premier degré de l’enseignement secondaire) et des « Compétences terminales et savoirs requis » à acquérir en fin de l’enseignement secondaire soit au cours des quatre dernières années de l’enseignement obligatoire. En outre, cette dernière réforme a départagé l’enseignement de transition (humanités générales et technologiques) de l’enseignement de qualification (humanités techniques et professionnelles). Depuis peu, les programmes ont encore changé : à partir de 2016, ceux de l’enseignement qualifiant puis, à partir de 2018, ceux de l’enseignement général et technologique. Chaque fois la FEGEPRO a aidé à la mise en œuvre de ces réformes et surtout des nouveaux programmes. Elle a ainsi publié à partir de 2000 cinq GEO intitulés « Compétences 2001 » comprenant un volume (le GEO 47) proposant les « Savoirs et outils pour rendre intelligibles les territoires d’ici et d’ailleurs » et quatre numéros (les GEO 48 à 51) rassemblant des études de cas. Depuis 2016 et le GEO 80, la FEGEPRO publie des synthèses sur les nouveaux aspects des programmes dont notamment « Les Changements climatiques » (GEO 81), « Les enjeux liés à l’accès à l’eau, la nourriture, l’énergie et les matières premières » (GEO 83) et tout récemment « Explorer les territoires du Monde au départ de 150 vues du ciel » (GEO 84). Parallèlement, elle a créé un Comité pédagogique qui cherche à développer et rassembler des séquences pédagogiques créées et mises en œuvre par des enseignants dans leur classe.
En outre, la FEGEPRO a toujours cherché à défendre l’enseignement de la géographie en intervenant auprès des autorités responsables chaque fois que sa place dans l’enseignement était menacée, comme récemment lors des discussions relatives à la mise en place d’un nouveau tronc commun dans le cadre de la réforme initiée par le « Pacte pour un Enseignement d’Excellence ». Et certains « combats » ont abouti : ainsi, il y a 3 ans nous avons enfin pu obtenir l’harmonisation du volume horaire des cours de géographie entre l’enseignement libre et l’enseignement officiel en permettant à tous les étudiants de FWB d’avoir 2 périodes de géographie de la 3e à la 6e année du secondaire général tout comme ils avaient depuis toujours 2 périodes d’histoire par semaine dans leur cursus.
La force de la FEGEPRO est sans doute de réunir de nombreux enseignants et surtout une équipe soudée de bénévoles qui travaillent ensemble pour le développement de leur discipline. Tous sont convaincus de la grande utilité de la géographie pour aider les jeunes à être mieux à l’écoute du Monde et à les préparer à remplir leur rôle de citoyen demain.
Responsables de la FEGEPRO depuis 1977
Pour rappel, la FEGEPRO est née en 1976 de la scission de la Fédération belge des professeurs de Géographie bilingue en deux associations unilingues autonomes, la FEGEPRO et le VLA (Vereninging Leraars Aardrijkskunde).
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QUELQUES PIONNIERS DE LA FEGEPRO
Hommage à Jean-Pierre Vandenbosch (Lors de son enterrement 11 janvier 2018)
Jean-Pierre,
C’est grâce à la Fegepro, où j’ai suivi mon Mari qui était beaucoup impliqué dans l’association, que je t’ai rencontré au début des années 1970 avec une bande d’autres géographes de l’ULB comme Betty, Jacques Pauwels, Julien et Christiane Vereerstraeten, Jacques Malbrouck et Bernard Andries. L’enseignement secondaire était à cette époque au début de sa phase de rénovation ; il s’agissait de faire évoluer non seulement les disciplines dans leur contenu mais encore les méthodes pour les enseigner. Une « Commission exécutive francophone » fut ainsi créée au sein de la Fegepro dont tu as pris la direction et Jacques Pauwels le secrétariat. En peu de temps, tu devins le « gentil animateur » de l’association, gentil mais aussi exigeant car tu voulais réellement forcer les changements, donner un nouveau souffle à cet enseignement de la géographie et, par voie de conséquence, à l’association des professeurs qui enseignaient la discipline, association qui se réorganisa aussi à la faveur de la séparation de ses deux branches linguistiques. La machine était donc lancée et les innovations se multiplièrent : naissance des Feuillets d’Informations dont le but était de fournir aux enseignants des documents d’actualité directement utilisables en classe ; sélection puis impression, grâce à la CGER, de photos aériennes de Belgique, photos que les enseignants pouvaient obtenir gratuitement pour leurs élèves afin de les aider à lire et à analyser des paysages ; réalisation de dossiers bleus sur l’Europe financés par le Bureau de Bruxelles des Communautés européennes, dossiers qui pouvaient aussi être obtenus en grand nombre afin d’amener les élèves à travailler des thèmes d’actualité. Ce fut le temps également d’une réflexion en profondeur sur l’utilité de la géographie pour chaque citoyen, sur l’originalité de ses démarches, sur la place de la géographie dans l’éducation des adolescents, lors d’un séminaire à Sart-lez-Spa en 1976 qui déboucha sur une brochure « La Géographie, un Outil de Formation » appelé GOF par les initiés, réflexion qui alimenta encore beaucoup de débats les années suivantes. Puis vint le temps d’une ouverture sur l’enseignement de la Géographie en Europe, car tu assurais le secrétariat de la Conférence permanente européenne des Associations de Professeurs de Géographie, qui publia tous les deux ans la brochure EUROGEO et organisa à Bruxelles, dans le très bel hôtel Astoria, plusieurs rencontres entre ces associations.
Toutes ces activités ont certainement influencé mon parcours : elles ont renforcé ma volonté de m’impliquer en didactique de la géographie, champ alors un peu délaissé par les collègues universitaires. Et dans ce parcours à la fois réflexif et actif, tu as occupé une très grande place car, toujours en recherche lui-même, tu suscitais le questionnement des autres, tu nous sollicitais beaucoup non seulement pour rechercher des documents ou réaliser des dossiers mais surtout pour discuter d’une démarche, construire des grilles d’analyse, tenter des expérimentations nouvelles… Et j’ai toujours en tête tes expressions-clés : ensembles spatiaux et leurs interactions, niveaux d’action des acteurs, espace perçu et vécu mais aussi intégré et volontaire et surtout gymnastique du changement d’échelle, gymnastique du changement de références, soit de projections cartographiques différentes. Et je t’entends toujours évoquer deux de ses grands maitres à penser : le philosophe Edgar Morin penseur de la complexité et le géographe Yves Lacoste.
Merci donc Jean-Pierre pour tout ce que tu as apporté à la géographie en Belgique et ailleurs, merci pour le souffle que tu as infusé à la Fegepro, merci surtout pour tout ce que tu m’as apporté ; sans nul doute, tu as été mon interlocuteur privilégié chaque fois que je voulais parler de géographie, non seulement durant ta période active mais encore depuis ta retraite et même ces dernières années durant lesquelles nous avons continué par téléphone à échanger et à discuter de ce qui nous a toujours réuni à savoir ‘’une bonne pratique de la géographie’’ qui doit comme tu le disais en fin du GOF « permettre de mieux savoir, de mieux pouvoir et surtout de mieux être ».
B. Mérenne-Schoumaker
11 janvier 2018
Hommage à Jacques Pauwels (1933-2024)
Jacques a été le premier secrétaire de la branche francophone de la FéGéPRO mise sur pied dès 1977 et il en a assuré le secrétariat jusqu’en 1988. Né à Léopoldville (RDC), il a été professeur à l’Athénée Adolphe Max (Bruxelles). Avec son compère et ami Jean-Pierre Vandenbosch, trésorier et animateur de la nouvelle Fédération, il a cherché à insuffler un souffle nouveau en créant notamment « les Feuillets d’Information de la fégépro », complétant la Revue LA GéOGRAPHIE avec des documents d’actualité, des informations pratiques et des documents directement utilisables en classe. Ces Feuillets sont donc à l’origine des Newsletters diffusées à partir de 2017. D’un caractère très discret, Il fut aussi un grand défenseur de la FéGéPRO. C’est dans sa maison au rez-de-chaussée que se sont tenues jusqu’en 1988 les réunions du conseil d’administration et c’est chez lui aussi que l’on a stocké, pendant de nombreuses années, les dossiers financés par la Commission européenne et réalisés par la fédération à destination des écoles.
Emile Mérenne
14-02-24
Hommage à Betty Nonnemans (1934-2023)
Epouse de Jean-Pierre Vandenbosch, Betty a été également une cheville ouvrière de la première équipe de la Fégépro. Née à Albertville (RDC), elle a été professeur de géographie à l’AR de Jette et est devenue membre du CA en 1979 où elle est restée active jusqu’en 2002. Plus discrète que son Mari, elle n’a jamais hésité à s’impliquer pour la géographie et notre fédération.
Emile Mérenne
14-02-24
Hommage à Guy Denies (1939-2024)
Guy est devenu membre du CA de la Fégépro en 1988 pour ensuite en devenir vice-président de 2002 à 2014. Bien qu’originaire de la région bruxelloise, il fut pendant de nombreuses années professeur de géographie à l’École normale de Bastogne (aujourd’hui HE Henallux) où il a fait la preuve d’une très grande intégrité scientifique et d’une très large ouverture d’esprit. Père de 7 enfants, il a partagé sa passion de la géographie avec son épouse Christine Boulet qui enseignait dans le même établissement que lui.
Emile Mérenne
14-02-24